

L'histoire du Shiba Inu
Le Shiba Inu (littéralement « petit chien » 柴 : shiba / 犬 : inu) est une race de chien native de l’archipel japonais. Son habitat naturel se trouvait être, à l’origine, la région montagneuse qui fait face à la Mer du Japon. Il fait environ 40cm pour 12 kg maximum, soit ni trop grand, ni trop petit, au regard des Japonais. Depuis des millénaires, le Shiba fut utilisé pour chasser des animaux de petite taille et des oiseaux. Aujourd’hui, la plupart des gens ignorent son origine de chasseur et le chien est devenu très populaire chez les familles japonaises. Évidemment, le Shiba de race pure est plus que privilégié par les propriétaires : le rejet de l’influence étrangère reste très vif au pays du Soleil levant. Mais cette folie collective pour le Shiba était à deux doigts de ne jamais se produire, l’espèce étant en déclin, voire au bord de l’extinction, il y a tout juste un siècle.
De 1898 à 1912, le Japon, alors toujours sous « l’ère Meïji », est frappé par la révolution industrielle. De grands changements s’opèrent dans la société japonaise. L’ère Meïji se caractérise notamment par cette soudaine ouverture sur le monde. En effet, elle a été précédée d’une période féodale très sévère et dure. Le nouvel empereur, L’Empereur Mutsushito (appelé «Meïji»), met un point d’honneur à démocratiser le pays et à s’ouvrir sur le reste du monde afin de renforcer les fondements de son État. Par la force des choses, le Japon s’ouvre à l’importation et s’inspire de ce qui se fait de mieux en occident, notamment en matière de chiens de chasse… Et c’est là qu’intervient notre Shiba.
Ainsi, à la fin du XIXe siècle, énormément de chiens anglais (setters, pointers, mastiffs) sont importés dans le pays et deviennent le choix privilégié des chasseurs en raison de leurs capacités supérieures à celles des chiens japonais moins nerveux. Les Shibas perdent leur attrait économique et se trouvent alors mis peu à peu de côté ou croisés avec ces chiens importés afin d’en faire des combattants massifs et féroces. Ils furent, par la suite, utilisés dans des combats de chiens, toujours très populaires à l’époque. C’est par ce processus tragiquement silencieux que le Shiba sera conduit à son extinction pratiquement complète entre 1912 et 1926. Mais l’histoire est riche en rebondissements !
Le Shiba aurait certainement disparu si un club de passionnés, spécialisé dans la préservation des races japonaises officiellement reconnues, n’était pas intervenu. Le Docteur Saito et d’autres intellectuels de l’époque ont créé ce club, le «Nihonken Honzonkai» en 1928, avec l’objectif de préserver l’espèce dans sa forme native. En 1943, le standard de la race est établi et en 1937, le Shiba est déclaré comme « Monument Naturel » du Japon.
Supporté par le gouvernement japonais, le Nihonken Honzonkai s’est développé et fait désormais autorité au Japon. Grâce aux actions de repopulation entreprises par ce club, le nombre de Shibas a considérablement augmenté pour devenir aujourd’hui la coqueluche du Japon. En 2005, il devenait notamment devenu la star de Nintendogs. Sa popularité a ensuite explosé grâce à internet en raison de sa mimique inimitable : le fameux « Shibu » (doge) est utilisé dans de nombreux « memes ». Aujourd’hui, le Japon n’est plus le seul pays à élever et vendre des Shibas, avec les dérives et trafics qu’on imagine. Victime de son caractère kawaii, l’espèce est devenue un produit de consommation comme un autre.
Si le Shiba a le vent en poupe, avec des milliers de goodies et produits dérivés sur les étales Nippones, c’est aussi le cas de nombreux chiens au Japon qui voient leur cote de popularité grimper en flèche au détriment des chats. On estime, en 2012, qu’il y avait 11,5 millions de chiens, contre 10 millions de chats dans l’archipel. Ce phénomène s’explique notamment par la difficulté accrue des Japonais à faire des enfants, reportant le manque sur un animal de compagnie. Fait tout aussi surprenant, depuis 2006, il y aurait d’ailleurs plus de chiens que d’enfants de moins de 12 ans au Japon !
Source : www.japanisation.org
