

L'éducation positive du Shiba Inu
On peut fréquemment entendre des débats, souvent très émotifs et passionnés, sur quelle méthode d’entraînement est la meilleure et pourquoi. Pour ceux qui essaient de comprendre sincèrement les différences entre les deux, voilà un petit résumé simplifié.
Mise en contexte
Tout d’abord, ce n’est pas comme aller à gauche ou aller à droite : ce n’est pas un choix entre un ou l’autre, c’est une question d’évolution. Une évolution se produit dans un sens et jamais dans l’autre (sinon elle se transforme en régression). Plusieurs professionnels ont débuté avec la méthode ‘traditionnelle’ et pratiquent aujourd’hui la méthode ‘positive’. On ne voit toutefois pas de gens maîtriser les techniques positives pour quelques années plus tard converger vers les méthodes ‘traditionnelles’ ; le changement, complet ou partiel, se fait seulement dans un sens.
Les méthodes d’éducation canine traditionnelles sont basées sur l’ancienne approche employée par l’armée. Après la fin de la deuxième guerre mondiale, plusieurs militaires essayaient de se trouver une occupation. Aux États-Unis, certains ont eu l’idée de débuter des cours “d’obéissance” pour les chiens, en s’appuyant sur la théorie de la hiérarchie et de la dominance, qui propose une approche basée sur la peur, la soumission et la punition.
Ces méthodes ne tiennent malheureusement plus la route suite aux découvertes scientifiques des dernières années et ne tiennent pas compte des besoins de nos chiens qui sont destinés à être des compagnons de vie. De plus, la punition ne permet pas d'enseigner au chien ce qu'on attend de lui ou de savoir quoi faire pour remplacer le comportement indésirable. Elle peut même en venir à empirer le problème initial ou à en engendrer d'autres.
L'éducation positive
Aujourd’hui, on connaît, grâce à la science du comportement et même de la neuroscience, beaucoup plus sur le fonctionnement du cerveau (comment un chien (ou autre espèce) apprend, les traumatismes que la violence physique ou l’intimidation psychologique entraîne, etc.). Les méthodes éducatives utilisées pour enseigner et réhabiliter les humains ont énormément changé depuis plusieurs années. En effet, les sciences sociales nous ont permis de comprendre que la prévention et l'éducation sont de bien meilleurs outils que la peur, la soumission et la punition. Les méthodes d'éducation canine ont également évolué en parallèle, mais pas au même rythme. D'ailleurs, il est encore légal de frapper ou intimider un animal, surtout au nom de “l’éducation” (alors que ce ne l'est plus pour les humains). Toutefois, on arrive aujourd'hui à entraîner des chiens plus rapidement, plus solidement et surtout de façon plus éthique sans recourir à l’intimidation ou à la violence.
Une fois bien informés, étant donné la grande efficacité et le plaisir pour les deux côtés de la laisse (d’entraîner et d’être entraîné), les gens penchent sans hésitation vers les méthodes respectueuses et efficaces à long terme. La majorité des propriétaires préfèrent vivre avec un chien heureux, épanoui et qui est heureux de collaborer avec ses humains, plutôt qu’avec un chien inhibé souffrant d’impuissance acquise (le chien ‘cassé’).
Au Québec, aujourd’hui, énormément de gens ont commencé à s’intéresser aux méthodes positives, mais n’ont pas encore suffisamment de connaissances pour bien les comprendre les appliquer. On rencontre couramment des entraîneurs qui se disent « équilibrés » (« balanced training »). Ces personnes vont souvent utiliser les techniques «positives » afin d’apprendre des tours de fantaisie par exemple, mais utilisent encore la punition, la force ou l’intimidation pour tenter de régler des comportements problématiques. La majorité d’entre-eux n’a simplement pas encore assez de connaissances et de techniques pour être en mesure d’efficacement modifier des comportements indésirables en utilisant le renforcement positif, la gestion, le contre-conditionnement et d’autres outils à jour, basées sur les connaissances scientifiques actuelles. Les professionnels qui maîtrisent la méthode « positive » réhabilitent des cas lourds de chiens agressifs, réactifs, nerveux, anxieux, avec efficacité et sans utiliser la confrontation, l’intimidation ou la force. La compréhension de la science du comportement leur permet de réussir tout en demeurant respectueux, agréables et éthiques pour l’animal.
La profession d’intervenant en éducation et comportement canin n’est pas légiférée ni reconnue encore à ce jour, mais ceux qui la pratiquent de manière réellement professionnelle le font avec la conscience que le domaine est complexe et continue d’évoluer, tout comme la psychologie humaine ou la médecine. Si vous recherchez dans la liste du RQIEC (Regroupement Québécois des Intervenants en Éducation Canine), vous trouverez des éducateurs qui ont tous des connaissances de base sur les méthodes actuelles et une éthique de travail à jour. Au moment de choisir votre éducateur, n'hésitez pas à poser beaucoup de questions sur ses formations, sur les cas avec lesquels il a déjà travaillé, etc. N’hésitez jamais à interrompre un professionnel si vous ne vous sentez pas à l’aise avec son travail.
Bref, étant basée sur plusieurs années de recherches scientifiques, l'éducation positive est loin d’être une simple mode. Pour le bien-être de votre chien, informez-vous sur l'éducation canine auprès de gens qualifiés qui ont des connaissances à jour. Pensez à lui enseigner ce que vous attendez de sa part et à récompenser ses bons comportements et vous pourrez ainsi bénéficier d'une belle relation de confiance et de collaboration.
Texte inspiré de Zuzia Kubica (Coeur Canin) et un bloggeur De Main de Maitre
Sources :
https://coeurcanin.com/2018/09/16/quelle-methode-dentrainement-choisir/
https://www.demaindemaitre.ca/comment-dresser-mon-chien-methodes/
https://www.demaindemaitre.ca/dressage-chien-chiot-punition-education/